jeudi, avril 12, 2007

LE TOMBEAU VIDE........

"Au lendemain de la Pâque, de bon matin, des femmes de l'entourage de Jésus, se rendirent au tombeau pour oindre son corps; mais ne le trouvant pas, elles s'interrogèrent, perplexes, sur ce qui s'était passé.
Les femmes savaient-elles que Jésus devait ressusciter ? En ce cas, elles s'attendaient à sa résurrection parce que le tombeau vide ne pouvait être compris que comme la conséquence de celle-ci. Cette reconnaissance provenait donc d'un "a-priori de foi", et le tombeau vide ne pouvait se comprendre que comme un refoulement fondé sur leur expérience..Mais si, au contraire, la question de la résurrection ne se posait pas pour elles, pourquoi devant l'absence du corps de Jésus, n'avaient-elles pas pensé qu'il avait pu être enlevé, voire "dérobé" ? "
Ennio FLORIS ("Lecture des textes sur la résurrection" , in "Recherches critiques sur les évangiles de la résurrection") Cf "Analyse référentielle et archéologique" (www.alain.auger.free.fr)

LE BLE EN HERBE.....

Jésus de Nazareth était bel et bien mort. En se rendant au tombeau, le sabbat terminé, les femmes en furent l'inéluctable confirmation. Elles n'espéraient rien qu'accomplir les gestes rituels et funéraires envers leur ami disparu. Cette histoire de "résurrection", imagination et louables intentions pieuses! Mais nous n'ignorons pas qu'elles aient aidé à fuir le réel, à endormir les hommes et leur faire oublier les tâches urgentes, justement le combat pour la vie ! Jésus de Nazareth a-t-il quelque chose de commun avec le "Christ vivant" ? La lecture des évangiles devrait nous éviter toute confusion. Ils désigent tantôt quelqu'un que Thomas peut toucher; tantôt quelqu'un qui interdit à Marie de le faire. D'autres fois, il se trouve en plusieurs endroits simultanément, ou capable de passer des portes closes; quelqu'un qui apparaît, puis disparaît soudain. Tantôt encore, il se confond avec un jardinier ou avec un chef d'entreprise de pêche au bord du lac; tantôt un étranger en voyage incognito; parfois, il prononce des paroles qui rappellent le dogme trinitaire de l'Eglise ancienne ("au nom du père, du fils et du saint-esprit")! Alors, impossible de confondre ce "ressuscité"-là et Jésus de Nazareth qui fut un simple homme israélite, mêlé à la vie de son peuple. Et cependant..."souvenez-vous de quelle manière il a parlé..." Cette "mémoire" établit le lien de Jésus de Nazareth au 'vivant'. Les femmes, comme les disciples plus tard, reconnurent "après coup" celui que les "Ecritures" (l'Ancien Testament) annonçaient comme "messie". Alors, Jésus de Nazareth le devint pour eux, parce qu'ils avaient reconnu en lui l'homme pleinement pour les autres, la plénitude de l'amour, à la fois mort et vie, "vie à travers la mort"; appel à la réconciliation de l'homme avec lui-même et avec les autres. En ce lieu-là, le 'vivant' a surgi, 'ressuscité' aux multiples expressions humaines. La mort n'est pas le dernier mot de l'histoire des hommes. Au lieu de douter de la vie, désormais il devient possible de mettre la mort en doute et parier sur la mort de la mort. Risque de l'amour qui est toujours possibilité d'être contredit. "Acte de foi" pour un engagement de vie pour ceux qui croient véritable ce qui est toujours contestable. Pari de l'amour qui abat les murs de préjugés, de méfiance, qui ouvre des brêches dans le cercle infernal des égoïsmes, des systèmes et des dogmes, des vérités définitives et qui suscitent des actes gratuits et libérateurs. Toutes les fois que des hommes et des femmes se livrent ainsi à l'amour qui les tuent, le 'vivant' en eux est à l'oeuvre. Et ce qui, pour l'instant, n'est encore que "prophétie" deviendra "histoire" ! le blé en herbe.....

Pierre CURIE (Tourcoing, 18 avril 1965 - Luc 24/25)

Aucun commentaire: