samedi, août 19, 2006

SOCIOLOGIE ET HERMENEUTIQUE






DE L'OBJET SOCIAL A L'OBJET SOCIOLOGIQUE.

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L'objet de la sociologie est l'analyse des faits sociaux dans leurs différentes relations pour en saisir les significations. Le "vécu historique" est complexe, polysémique. La sociologie n'est pas seulement descriptive des faits sociaux;elle ne cherche donc pas à établir une "nomenclature", mais à dégager des systèmes structurés. La sociologie consiste à passer de l' "objet social" à l' "objet sociologique".

- L'"objet social" est le "vécu historique". Par exemple : le problème noir aux U.S.A.,; le Mouvement de Mai 68; la condition socio-économique des ouvriers français dans l'entreprise; la situation des travailleurs migrants en Europe et en France; la géo-politique du Moyen-Orient aujourd'hui; le comportement des Protestants réformés français en politique, etc...Il est impossible d'appréhender
directement
ce "vécu historique" par la seule observation et la seule description, à cause de sa complexité.

- L' "objet sociologique" est un "modèle d'analyse", une construction rationnelle, élaborée à partir d'un processus de traits pertinents dans la complexité du "vécu historique", par le choix de "variables". A cet effet, il convient de se donner un certain nombre de "règles", de "critères", caractérisant la "pertinence" du trait.

DE L'INTERPRETATION EN SOCIOLOGIE.

- L'interprétation au niveau des choix intervient de différentes manières: dans la délimitation du domaine de recherche; dans le choix de l'hypothèse de travail et dans celui des variables. Pourquoi délimite-t-on tel domaine plutôt que tel autre ? L''établissement de l'hypothèse de travail se fait en fonction d'un certain univers de représentations. La mise en corrélation des variables est un troisème niveau d'interprétation: pourquoi, en effet, telles variables plutôt que telles autres ? Au niveau de la lecture explicative interviennent soit une théorie sociologique, soit une idéologie, c'est-à-dire une "axiomatique" qui cherche à rendre compte du "vécu historique" dans le domaine délimité.

- Les garde-fous dans l'interprétation des phénomènes sociaux. La rigueur doit s'exercer dans la définition des domaines à analyser et des critères établis pour l'analyse. La validation du "modèle construit" sera le retour au réel dans le domaine délimité. C'est pourquoi, le "modèle", l'"objet sociologique" sera toujours un
outil provisoire
, jamais figé en instrment universel.

LA DOUBLE FONCTION DE LA SOCIOLOGIE.
- La sociologie, image photographique du "réel" à un moment donné ? Peut-on parler d'"objectivité" en sociologie ? Déjà, dans le passage de l'"ojet social" à l'"objet sociologique", du "vécu historique" au "modèle d'analyse", nous avons relevé l'impact de systèmes explicatifs ou de l'idéologie : donc, d'une "interprétation". De plus, dans sa finalité même, la sociologie est "herméneutique".

- La fonction intégratrice de la sociologie vise à interpréter les phénomènes sociaux en vue d'une meilleure adaptation à un système socio-culturel ou socio-éconmique déterminés. Il s'agit d'une "sociologie empirique". Par exemple, la sociologie américaine vise le plus souvent à une meilleure intégration au système socio-culturel américain, et parfois à sa propre justification. Cette influence se fait également sentir en France.

- La fonction "critique" de la sociologie s'exerce à un double niveau : l'analyse sociologique, le "modèle" sociologique qui tend à dégager l'"objet sociologique" de l'"objet social" doit dépasser la simple description "statique", l' "image photographique à un moment donné" pour parvenir à une "prise de conscience". A partir de cette "prise de conscience", la fonction "critique" de la sociologie doit pouvoir provoquer un "changement social".

Pierre Curie



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samedi, août 12, 2006

DOUBLE JEU ?.....



RESOLUTION 1701 DE L'ONU ET INVASION DU LIBAN SUD PAR TSAHAL.

Double jeu d'Israël ? Dans le même temps, Ehud Olmert, premier ministre israélien donne son accord à la résolution de l'O.N.U. pour la cessation immédiate des hostilités au Liban (résolution 1701) et il donne ordre à son armée d'entrer en force au Liban Sud !...

Une fois encore, Israël fait fi des résolutions de l'O.N.U. Avi Pazner, le porte-parole du gouvernement israélien déclare que cette opération ne sera pas limitée dans le temps..

Israël craint-il qu'en cessant les hostilités, il n'avoue l'échec de sa politique et son initiative militaire au Liban, face au Hesbollah ?

Bonnes nouvelles, cependant :
- la presse et la gauche israéliennes sont de plus en plus critiques. "Olmert doit démissionner!", écrit Ari Shavit, éditorialiste du quotidien "Haaretz".

- plusieurs centaines de personnes ont participé jeudi 10 août à une manifestation contre la guerre au Liban devant le Ministère de la Défense à Tel-Aviv.

- le mouvement pacifiste "La Paix maintenant" a dénoncé l'extension de l'offensive et l'enlisement de Tsahal. "Nous ne pouvons plus nous taire et accepter que le pays soit entraîné dans une aventure militaire aussi dangereuse qu'inutile", a affirmé Yariv Oppenheimer, son porte-parole.

- 177 intellectuels juifs français dénoncent "l'offensive meurtrière d'Israël", dans un appel lancé à l'initiative du professeur de médecine Marcel-Francis Khan.

- Rony Brauman, ex-président de Médecins sans frontières, déplore "l'esprit communautaire des Juifs de France se retrouvant systématiquement autour d'Israël.

- l'ancien ambassadeur Stéphane Hessel estime que "c'est à la diaspora de pointer les erreurs du gouvernement israélien".

- l'ancien résistant, Raymond Aubrac craint que juifs et musulmans "deux communautés vulnérables" s'affrontent, chacun pensant défendre Israël et la Palestine ou le Liban. Il redoute aussi une poussée du sentiment "judéophobe" en France.

samedi, août 05, 2006

GAZA L'INSOUMISE, LA RESISTANTE.....

TEMOIGNAGE D'UNE JOURNALISTE FRANCAISE QUI REVIENT DE GAZA.....

"Ce mail pour témoigner de ces hommes et de ces femmes debout, qui résistent pour leurs droits et leur liberté; de ces militants qui continuent, eh oui! à se battre pour un Etat laïque, libre et démocratique sur toute la Palestine.

"Bien sûr, les armes circulent un peu trop parfois ici aussi. Et certains en usent parfois à tort, un peu vite, comme un antidote à ce refus qu'on oppose à la dignité. Et pourquoi diable, dans cette grande prison fermée à double tour depuis plus de six ans, les hommes seraient-ils plus forts que partout ailleurs dans le monde ?

"Et dans ce cas, je veux vous dire mon angoisse ce mercredi après-midi où, cinq heures durant, l'armée a bombardé un camp de réfugiés désarmés au rythme de chaque fois trois minutes. "Qu'ils finissent leur travail mais que cessent ces détonations", me suis-je surprise honteusement à penser, tout simplement parce que nul, nul jamais ne peut s'habituer à la mort qui rôde.

"Terroriser pour détruire toute résistance. Terroriser pour mieux soumettre; pour réduire la lutte de tout un peuple pour ses droits à un cas humanitaire...", m'a expliqué alors un ami. J'étais déjà passée aux travaux pratiques de cette humiliation.

"Bien sûr, je pourrais évoquer aussi les rumeurs qui vont bon train sur d'autres armes dont personne ne peut définir avec certitude la nature, si ce n'est qu'elles laissent à terre des corps mutilés, des bras arrachés, des jambes déchiquetées, des têtes décapitées.

"Je pourrais aussi m'attarder sur cette eau qui ne coule plus au robinet, ou si âpre que, même sous 40°C, on préfère ne plus boire. Ou encore, cette électricité qui se fait rare, et avec elle le droit le plus élémentaire de se soigner, de tout simplement cuisiner.

"Toujours cette bonne vieille méthode, il est vrai, à réduire l'Autre à moins que rien pour qu'il se rende. Sur cette peur qui a croisé plus d'une fois mon regard qui cherchait pourtant à être rassuré, je devrais dire quelques mots. Mais c'est d'autre chose dont j'aimerais vous faire part : de cette existence militante à Gaza qui ne compte pas ses heures pour imaginer un combat qui se conjugue aussi avec démocratie sociale. De ces psychologues, de ces médecins, de ces animateurs qui se démènent pour accompagner les enfants dans le monde qui doit être le leur : celui du rêve, du théâtre et de la chanson... De ces poètes, de ces commerçants, de ces musiciens, ces chauffeurs de taxi, ces intellectuels qui, vaille que vaille, continuent de se lever chaque matin pour que Gaza fasse société.

"Vivre. Vivre pour obtenir enfin justice.

"Et puis, il y a encore ces instants volés sur les plages de la Méditerranée où, au coucher du soleil, des familles font la nique à la mort, alors que naviguent à vue des bâtiments militaires; cette douceur de vivre toute orientale où les hommes se retrouvent à la nuit tombée autour des chichas comme pour mieux étouffer le bruit des avions de combat.

"Gaza autrement. Gaza dans toute son humanité que la puissance occupante a tant besoin de lui dénier pour éviter de regarder l'ampleur de ses propres crimes. Gaza l'insoumise, la résistante; celle de plus d'un million et demi d'hommes et de femmes étranglés par soixante ans d'occupation qui, à la pulsion de mort des militaires qui l'assiègent, répondent par une extraordinaire force de vie.

"Rien de plus qu'une leçon de résistance et d'humanité.

"Qui peut croire sérieusement que Gaza 2006 est le prix qu'un peuple doit payer pour la libération d'un soldat ? Qui, sincèrement, sérieusement ? Ce soldat n'est qu'un prisonnier de guerre contre des milliers de Palestiniens qui pourrissent dans les geôles israéliennes, rien de plus. Et cette opération n'a qu'une fonction : détruire le rêve d'une Palestine enfin libérée.

"Toute mon amitié.

"Martine."

in "Politis" du 27 juillet 2006. Extraits du "Bloc-Notes" de Bernard Langlois ("Pas beau, la guerre!")