samedi, octobre 28, 2006

MA BRANCHE FAMILIALE SE DETACHE DU TRONC MONTBELIARDAIS D'ETUPES

Mariage d'Ivan CURIE et d'Alice TRIAIRE (mes parents) en Juillet 1921 en Tunisie.


A travers les pérégrinations de son existence professionnelle et sociale à l'intérieur du Pays de Montbéliard, Pierre-Abraham CURIE peut laisser penser qu'il s'était lui-même déjà senti à l'étroit dans son Etupes natale, et qu'il avait cherche pour lui-même et pour sa famille un avenir plus ouvert. On peut imaginer sans peine qu'il a transmis à ses cinq enfants le goût des horizons plus vastes ou l'ambition de situations sociales plus diversifiées que celles, limitées, de la campagne montbéliardaise. L'enseignement qu'il a servi pendant quelques années -tout comme son frère Pierre, mais moins longtemps que lui - a, sans doute aussi, joué un rôle déterminant dans la "mutation sociale" de la famille, qui s'est exprimée ensuite en une "émigration" du Pays, et même de France !

Pierre-Jacques CURIE (1829-1899), Ingénieur.

En effet,avec Pierre-Jacques CURIE, mon arrière-grand-père,l'émigration de ma branche familiale, issue de George CURIE, le Vieux, fils d'Henry CURIE, a été effective. Quatrième des ciq enfants de Pierre-Abraham CURIE et de Frédérique SCHOULLER, Pierre-Jacques CURIE est né à Audincourt, le matin du jeudi 30 décembre 1829, et déclaré à la Mairie d'Audincourt ce même jour en présence des témoins Jean-David CURIE, son grand-père, alors âgé de cinquante cinq ans et percepteur du Canton, et de Jacques-Frédéric CURIE, cousin-germain de son grand-père, du même âge, et cultivateur à Audincourt. Pierre-Jacques CURIE vécut vraisemblablement jusqu'en 1845, à dix sept ans, dans sa ville natale où son père, Pierre-braham, était le fondé-de-pouvoir de la Perception. L'acte d'Etzt-Civil indique qu'il était aussi "propriétaire".

Sous le règne de Louis-Philippe (1830-1848), Audincourt était une petite ville industrielle (forges, horlogerie,filaures) d'environ trois mille habitants; et le village d'Etupes, distant de trois kilomètres, ne comptait en 1841 que sept cent trente cinq habitants.

Nous ne savons actuellement pas grand'chose de l'enfance et de l'adolescence de Pierre-Jacques CURIE. A-t-il fréquenté, comme tous les enfants d'alors, l'école communale entre six et quatorze ans ? C'est probable. Vers quatorze-quinze ans, il dut suivre les cours d'une Ecole professionnelle pour se préparer à entrer à dix sept ans, en 1845, à l'Ecole Professionnelle des Arts-et-Métiers de Châlons, où il devint "gadzart" pendant trois années. En 1851, il devint, à vingt deux ans, "sociétaire" de cette Ecole d'ingénieurs.

A sa sortie des Arts-et-Métiers, il fut attaché, de 1848 à 1854, entre ses dix neuf et vingt cinq ans, aux Etablissements CAIL. Il épousa le 20 août 1857 à MEULAN, Ernestine-Désirée CHERON qui avait alors dix-huit ans et demi (elle était née le 4 novembre 1838). Pierre-Jacques CURIE qui, à vingt-sept ans et demi, était alors Chef des Etudes du Chemin de fer des Ardennes, habitait à PARIS (109 rue Saaint-Lazare) au moment de son mariage. Il eut pour témoins de mariage deux de ses amis parisiens : un ingénieur de vingt-et-un ans, Edmond COLLIGNON qui demeurait 46 Quai de Billy, et un entrepreneur de vingt-sept ans, Eugène TOISOUL qui habitait 153 rue Saint-Antoine. Sa femme eut pour témoins, son oncle François-Auguste TOURNEFOTTE, propriétaire à AUFFREVILLE, et un cousin-germain, François-Marin DUBOIS, huissier à MEULAN.

Pourquoi Désirée-Ernestine CHERON et mon bisaïeul Pierre-Jacques CURIE se sont-ils mariés à MEULAN ? Après des recherches, voici la réponse : Nicolas-Louis CHERON, fabricants de lacets de laine, et Jeanne-Désirée CONSCIENCE, les parents de Désirée-Ernestine CHERON, habitaient Châlons-sur-Marne. A la mort du père, en 1842, leur mère partit habiter à MEULAN avec ses deux petits filles en bas-âge (de quatre et un ans), chez son beau-frère, Pierre-Alexandre-Ambroise CHERON, qui était marchand grainetier, et chez sa belle-soeur, Alphonsine-Louise HURE.

Pierre-Jacques CURIE et Ernestine-Désirée CHERON eurent quatre enfants : Jeanne CURIE, née le 11 août 1870 et décédée le 3 janvier 1942 à TUNIS; Ernest CURIE, né en 1860; Pierre CURIE dont nous ne savons pas grand'chose, sinon qu'il eut (paraît-il) une vie courte et assez agitée; enfin Paul-Frdérice CURIE, né le 17 août 1866, à SAINT-DENIS-SUR-SCIE, en Seine-Maritime.

Sous le Second Empire, entre 1854 et 1865, âgé de vingt-cinq à trente-quatre ans, Pierre-Jacques CURIE fut détaché à LONDRES, à l'Hôtel-des-Monnaies, pour l'établissement d'un atelier d'affinage. Au cours de cette période, il devint également Chef des études pour le Chemin de fer LYON-GENEVE, puis du Chemin de fer des Ardennes.

En 1865, à trente-quatre ans, la Maison CHEVALIER et CHELLERS le détacha en ESPAGNE pour assurer la livraison du Chemin de fer MALAGA-CORDOUE. Sans doute, pour devenir entièrement indépendant, dans les dernières années du règne Napoléon-III et les dix premières années de la Troisième République (de 1866 à 1881), il devint Directeur d'une sucrerie dans l'Aisne à NEUILLY-SAINT-FRONT. Entre temps, en 1878, il avait obtenu la Médaille d'or à PARIS. Mais, par suite de l'effondrement des cours de la betterave, son usine de sucre tomba en faillite et dut fermer. Pierre-Jacques CURIE connut alors quelques mois de "chômage", qu'il semble avoir vécu comme une sorte de déshonneur! Il dut chercher à se "reconvertir". Mais son temps d'épreuve fut relativement bref. En 1882, à cinquante-trois ans, il fut chargé d'étudier l'avant-projet de Métropolitain de PARIS. Enfin, sur les conseils de son ancienne Ecole des Arts-et-Métiers, il s'expatria à cinquante-quatre ans, en 1883, avec sa famille en ALGERIE.

Pierre-Jacques CURIE s'installa alors à BONE où il fut, en effet, le créateur de la première ligne de Chemin de fer BONE-GUELMA. Il y demeura comme Ingénieur-en-Chef du Service du matériel et de la traction. Il mourut à BONE le 25 octobre 1899, à trois heures et demie du maatin, à soixante-neuf ans, neuf mois et vingt quatre jours !

Membre de la Société des Ingénieurs Civils, il était "Commandeur des décorations étrangères" : croix qui récompensait la valeur de l'activité et la richesse des relations internationales de Pierre-Jacques CURIE.


Pierre-Jacques CURIE a donc inauguré la branche nord-africaine de la famille CURIE d'Etupes. Elle devait par la suite se développer en ALGERIE, puis en TUNISIE à partir des enfants de Pierre-Jacques CURIE et d'Ernestine-Désirée CHERON:

-- Ernest CURIE vécut en AFRIQUE DU NORD; sa carrière se déroula aussi dans les Chemins de fer, algérien et tunisien. Il fut, en particulier, "Directeur de l'Indicateur tunisien".

-- Jeanne CURIE épousa le journaliste Edmond LECORE-CARPENTIER, le créateur du quotidien tunisien "La Dépêche tunisienne", ainsi que de la Station thermale de KORBOUS dans le Cap-Bon. Ils donnèrent naissance à quatre filles :Marthe LECORE en 1889, et qui épousa Monsieur WEYLAND, Contrôleur Civil en TUNISIE; Suzanne LECORE en 1891, qui épousa Monsieur ATGER; Yvonne LECORE en 1896 qui épousa le docteur RAYNAL (qui eurent trois enfants : Louis RAYNAL, tué en Tunisie lors du débarquement allié en 1942; Françoise RAYNAL et Jean RAYNAL qui épousa Mona GARROT. Enfin, Madeleine LECORE(née le 7 janvier 1898 et décédée le 28 novembre 1979) épousa Charles MAILLET, le 9 juin 1921 et qui eurent cinq filles et un garçon : Suzanne MAILLET, née le 15 juin 1922; Madeleine MAILLET, née le 23 mai 1923; Alice MAILLET, née le 4 juillet 1929; Simonne MAILLET, née le 25 août 1931; Nicole MAILLET, néele 17 août 1935; et Pierre MAILLET, né le 2 avril 1925, et décédé le 5 décembre 1989.

--Paul-Frédéric CURIE, mon grand-père, épousa Marie-Emilie DI DONNA,née à LA CALLE (Algérie), le 12 janvier 1873; dont la famille était italienne, oiginaire de NAPLES : fille de Luigi DI DONNA ,pêcheur de corail, et de Carmena DI DONNA. Marie-Emilie DI DONNA-CURIE, ma grand'mère, est décédée le21 janvier 1971 à quatre-vingt-dix-huit ans, à MAXULE-RADES, dans la banlieue de TUNIS.

Paul-Frédéric CURIE succéda à son père, Pierre-Jacques CURIE, et fut Chef de dépôt du Chemin de fer BONE-GUELMA. Il devait mourir jeune, à trente-huit ans, d'une congestion pulmonaire à BONE où il résidait avec sa famille, le 17 avril 1905. Il eut quatre garçons : Marcel CURIE, né le 2 mars 1896 et décédé à MARSEILLE en 1976. Il était marié à Andrée TOURNIEROUX, née en 1899 et décédée aussi à MARSEILLE le 26 juin 1989. Ils eurent quatre enfants : Paul, Roger, Hélène et Alain CURIE.

-- Jean CURIE, né en 1897 et décédé à PARIS en 1946. Il était larié sans descendance.

-- Yvan CURIE (mon père), né le 27 octobre 1898 à DJEBEL-DJELLOUD, aux environs de TUNIS et eut pour témoins ses oncles Ernest CURIE et Edmond LECORE-CARPENTIER. Il épousa à MAXULA-RADES (voir photo en haut de page), le 30 juillet 1921 Alice-Eugénrie-Gabrielle TRIAIRE (ma mère) née le 26 mai 1897 à SERNHAC, près de NIMES. Ils eurent pour témoins de mariage Jeanne CURIE-LECORE, leur tante, et Eva TRIAIRE, soeur aînéE d'Alice TRIAIRE. Yvan CURIE est décédé à NYONS dans la Drôme, le 7 août 1973, et son épouse à VENCE dans les Alpes-Maritimes, le 9 septembre 1963. Leur fils, Pierre CURIE est né à TUNIS le 9 mai 1922.

-- Enfin, Georges CURIE, né le 6 mai 1901 et décédé à TUNIS en 1971. De son premier mariage avec une Anglaise, Nora-Louise ROWSON, décédée peu après, il n'eut pas d'enfant. Remarié à Huguette-Paule-Marie RICHEZ, il eut un fils Philippe CURIE, qui épousa en secondes noces Carole SIFFLET, le 23 janvier 1993 à PARIS.

Ainsi, nous avons tenté de rechercher et de suivre les traces de notre généalogie depuis la fin du 16ème siècle au moment où notre ancêtre Thiébaut CURIE, le cordonnier, avait fui de Besançon avec sa famille les persécutions contre les protestants et avait trouvé refuge au Pays de Montbéliard.
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6 commentaires:

Anonyme a dit…

Il semble que vous soyez un expert dans ce domaine, vos remarques sont tres interessantes, merci.

- Daniel

Unknown a dit…

Bonjour Monsieur
Bien que cet article est relativement ancien, (7 ans) je pense pouvoir l’enrichir d'une photo de l’époque où l'on y voit Edmond Lecore Carpentier, son épouse et deux de ses filles (je pense) en bas age.
Me contacter à cet adresse mail
hichem.dhib@gmail.com

Unknown a dit…

Bonjour MONSIEUR
Votre article est très intéressant puisque il trace l'arbre généalogique de la famille CURIE ET son œuvre dans l'histoire de la France et ses colonies .

Unknown a dit…

Bonjour MONSIEUR
Votre article est très intéressant puisque il trace l'arbre généalogique de la famille CURIE ET son œuvre dans l'histoire de la France et ses colonies .

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Sarah.maillet a dit…

Bonjour, je ne sais pas si vous êtes encore actifs ici, mais je suis l'arrière petite fille de Pierre Maillet. Vous pouvez me contacter si vous le souhaitez